l'utilisation de peptides en musculation : Cures, effets et risques

Publié le: 15/06/2023

Ce sont des médicaments souvent présentés comme une alternative sûre et légale aux fameux stéroïdes anabolisants. Et pour beaucoup, c’est la solution miracle pour se doper sans se faire prendre, car la détection de ces produits est beaucoup plus difficile. Voyons cela de plus près.

Que sont les peptides ?

Ce sont des molécules composées de plusieurs acides aminés liés par des liaisons peptidiques. On les trouve dans notre corps et dans les aliments protéinés courants. Ils peuvent également être fabriqués artificiellement en laboratoire. Mais quand les sportifs parlent des peptides pour améliorer leurs performances, ils font plutôt référence aux peptides utilisés pour stimuler la sécrétion de l’hormone de croissance humaine, pas ceux contenus dans les aliments…

Pourquoi les sportifs utilisent des peptides ?

Les études (1) montrent que les peptides augmentent les niveaux d’hormone de croissance humaine (HGH). Avoir plus d’hormone GH dans le corps est positif pour les sportifs, car elle libère l’IGF-1, un « facteur de croissance » (2) qui déclenche la croissance musculaire et permet de mobiliser les graisses (3) et de vous débarrasser du gras.

Pour la musculation, la prise de peptides vous aide à gagner du muscle et à perdre de la graisse, ce qui coïncide parfaitement avec l’objectif des pratiquants qu’ils soient récréatifs et ou compétiteurs de bodybuilding. Et comme il est plus facile de se procurer des peptides et qu’ils sont généralement considérés comme sûrs, ils constituent une alternative meilleure pour la santé et moins risquée que les stéroïdes.

Les peptides sont-ils efficaces ?

La recherche sur ces composés se concentre rarement sur l’effet sur la composition corporelle et les performances sportives. Des études (4) montrent que les peptides sont efficaces pour augmenter les niveaux d’hormones GH et d’IGF-1 chez les enfants qui souffrent d’une petite taille, qu’ils aident à améliorer la composition corporelle de certains obèses (6) et qu’ils ont également des effets bénéfiques chez les seniors ayant subit une blessure (5). Cependant, il est difficile de voir comment l’un de ces résultats peut s’appliquer aux jeunes en bonne santé qui cherchent à stimuler la perte de graisse et la croissance musculaire en utilisant des peptides.

Quelques études (7) ont examiné l’effet des peptides chez les personnes en bonne santé et même si les résultats semblent favorables, ils sont difficilement extrapolables aux sportifs.

Toutes ces découvertes sont indéniablement prometteuses, mais elles ne nous disent rien sur la façon dont les peptides affectent les jeunes qui font de la musculation régulièrement. De plus, de nombreuses études rapportent des effets secondaires indésirables liés à la prise de peptides, notamment une augmentation de la transpiration, des sensations de chaleur, des douleurs musculaires, de la rétention d’eau, des troubles du sommeil et une augmentation du cortisol et de la prolactine. Fait intéressant, deux autres effets secondaires courants sont une augmentation de l’appétit (8) et une diminution de la sensibilité à l’insuline, qui pourraient tous deux potentiellement saper vos efforts pour perdre du poids.

De plus la légalité des peptides est également floue. La loi interdit la vente de peptides en tant que complément alimentaire mais autorise leur vente pour faire de la recherche. Résultat, la majorité des peptides que vous voyez en vente en ligne ne se retrouvent jamais dans un laboratoire. Ils terminent plutôt dans le sac des culturistes et sportifs qui veulent « plus de muscle et moins de gras ». Pour beaucoup, le marché des peptides est un pari risqué que vous ne devriez pas tenter si vous prenez votre santé au sérieux.

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Les effets secondaires des peptides

La plupart des études (9) suggèrent que les peptides peuvent être utilisés en toute sécurité à court terme, mais nous disposons de peu de données sur leur sécurité à long terme.

Les sportifs et bodybuilders qui utilisent des peptides injectables se basent sur des études sur les rongeurs et des témoignages de pratiquants sur Internet, notamment sur des forums spécialisés. Souvent, les peptides sont couplés avec des SARM, bien qu’il s’agisse d’une classe des suppléments différente avec des mécanismes d’action non liés. Les peptides synthétiques sont généralement moins risqués que les SARM pour ce qui est des effets secondaires, mais ils peuvent toujours provoquer des effets comparables à la prise d’hormone GH, tels que la rétention d’eau, des maux de tête et une sensibilité réduite à l’insuline.

Le plus grand risque pour les SARM comme pour les peptides synthétiques est que personne ne sait d’où proviennent ces composés lors de la commande en ligne. Techniquement, il y a des chances que vous n’obteniez pas vraiment ce que vous avez commandé. Sans en faire une généralité, de nombreuses sociétés de suppléments affirment qu’elles vendent les « meilleurs peptides pour la musculation », mais ce n’est souvent que du marketing.

Utiliser des peptides : naturel ou dopé ?

L’utilisation de peptides pour la musculation a suscité beaucoup de débats dans la communauté du fitness, car la catégorisation de ces substances comme des « médicaments améliorant la performance » est sujette à interprétation. De nombreux sportifs naturels pensent que la prise de peptides équivaut à l’utilisation de stéroïdes anabolisants. Pour eux, vous passez du côté obscur. Mais de nombreux culturistes affirment que certains peptides - qui agissent en augmentant la production endogène d’hormone de croissance par le corps - ne peuvent pas être considérés comme des produits qui font perdre le statut de naturel à un athlète. Pour eux, techniquement, ce n’est pas la même chose que de faire une injection d’ HGH ou d’IGF-1…

Dans tous les cas, l’utilisation d’hormones de croissance synthétiques n’est pas autorisée par l’agence mondiale antidopage (AMA). Presque toutes les organisations de culturisme naturel ont également interdit ces peptides.

Quoi utiliser à la place des peptides ?

Si vous souhaitez prendre des suppléments dont l’efficacité est prouvée et sans effets secondaires négatifs, voici ce qui est recommandé quand l’objectif est de gagner du muscle et de perdre du gras :

1 – Consommez assez de protéines, et de la whey. Vous devez avaler 1,5 à 2 grammes de protéines par kg de poids du corps et par jour. Cela apporte à votre corps ce dont il a besoin pour construire et réparer les muscles, et vous aider à récupérer parfaitement de vos entraînements. La whey protéine vous sera utile pour compléter votre apport. C’est aussi une protéine un peu spéciale, qui stimule l’anabolisme et stoppe le catabolisme musculaire. Elle stimule également la production d’hormone de croissance IGF-1, une puissante hormone anabolisante.

2 – Utilisez de la créatine. La créatine va vous permettre de vous entraîner bien plus dur que d’habitude, ce qui se traduira par des gains de muscles supplémentaires. Des études (10) ont montré que la créatine agit sur la sécrétion de l’hormone de croissance. Cela explique, entre autre, son action indirecte sur la prise de muscle. Pour la dose, 3 à 5 grammes de créatine par jour pour stimuler le gain de muscle et de force, et réduire les dommages musculaires et les douleurs causées par vos entraînements intensifs.

3 – Optez pour des brûleurs de graisses. Utilisez des brûleurs de graisse comme la caféine pour augmenter le nombre de calories que vous brûlez et également votre force, votre endurance musculaire et vos performances. Pensez aussi à la yohimbine qui augmente efficacement la perte de graisse.

Sources :

1 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15126555/

2 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5723243/

3 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2544358/

4 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9390009/

5 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15066065/

6 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12699450/

7 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9467534/

8 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2757071/

9 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5632578/

10 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11297004/