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Guide pratique de la récupération en musculation
Publié le: 15/05/2025
Quand on commence la musculation, on pense que plus on s’entraîne, plus on va gagner du muscle et progresser rapidement. Mais la réalité est complètement différente. Et ceux qui s’y sont collé le regrettent bien souvent, car le corps ne laisse pas faire. Notre corps a besoin de repos pour progresser, et il faut lui laisser du temps pour « surcompenser ». C’est la clé pour prendre du muscle et de la force. La récupération est un point important dans la progression en musculation avec l’entraînement et la nutrition. La séance sportive stimule le corps, mais c’est durant la phase de récupération que tout devient réalité. C’est pendant cette période que l’organisme s’adapte pour devenir plus fort et plus résistant.
C’est un aspect de l’entraînement souvent négligé par les débutants qui pensent que seul l’entraînement compte. Pourtant, la récupération joue un rôle clé dans la construction musculaire, l’amélioration des performances et la prévention des blessures. Dans ce guide, vous allez découvrir toutes les stratégies les plus efficaces pour optimiser au maximum votre récupération musculaire et vraiment progresser plus vite.
Pourquoi la récupération est-elle si importante en musculation ?
Durant une séance de musculation, vos muscles subissent un stress intense qui provoque des microtraumatismes au niveau des fibres musculaires. Ces micro-déchirures sont un « carnage » nécessaire pour progresser, et sont d’ailleurs à l’origine des courbatures des jours suivants.
Une fois le corps mis à mal, le processus de réparation se met en place pour permettre l’hypertrophie musculaire, c’est-à-dire la croissance des muscles. Ce processus se déroule essentiellement pendant la phase de récupération post entraînement où votre corps reconstruit les fibres endommagées, et en profite pour les renforcer. Il s’adapte en les rendant plus fortes et plus volumineuses, au cas où ce stress se reproduirait. Après une séance intense, les muscles ont besoin de 2 à 3 jours pour récupérer pleinement, parfois plus selon l’intensité de la séance. Durant cette période, le corps restaure les réserves de glycogène, répare les tissus et renforce les fibres musculaires grâce au repos et à l’alimentation.
La récupération ne se limite pas aux muscles. Elle implique également le système nerveux, les articulations et aussi les hormones. Et oui, un entraînement intense sollicite également le système nerveux central qui doit aussi compenser.
Que risque-t-on en cas de mauvaise récupération ?
Sans une bonne récupération, votre corps peut s’épuiser et vous risquez de tomber dans le surentraînement. Vos capacités de récupération sont insuffisantes face à l’intensité et/ou la fréquence des entraînements que vous vous imposez. Après l’euphorie du début, ce déséquilibre entre l’entraînement et le repos peut conduire à une stagnation des progrès, une fatigue chronique et un risque accru de blessures. Votre production de cortisol, une hormone catabolique qui dégrade les tissus musculaires augmente. Vous avez du mal à prendre du muscle, vos performances stagnent voire régressent. Les microtraumatismes non réparés peuvent s’accumuler, et votre corps vous le fait comprendre avec de l’inflammation, des douleurs, des tendinites et parfois des blessures plus graves.
Votre fatigue persistante peut jouer sur votre motivation et générer un état de stress. Vous n’avez plus l’envie, pas par fainéantise, mais par manque d’énergie. Cela affecte négativement la régularité de vos entraînements et peut mener à l’abandon.
Vous l’avez compris, la récupération est le moment où les adaptations physiologiques se produisent. Sans elle, l’entraînement devient contre-productif et tous vos efforts à la salle de musculation peuvent être réduit à néant. C’est dommage, car c’est la partie la plus simple à mettre en place.
Les trois piliers de la récupération
Pour une bonne récupération après séance de musculation, il est essentiel de travailler sur trois axes : le repos, la nutrition et les techniques de récupération. Mettez cela en place, et vous allez progresser aussi vite que votre corps le permet.
1 - Le repos
La plupart des gens pensent qu’il suffit de ne rien faire après le sport pour bien récupérer. Cela fonctionne et laisse le temps au corps de se concentrer sur les réparations. Vous pouvez lire, méditer ou regarder un film sur Netfllix. On appelle cela le « repos passif ». Mais éviter toute activité physique n’est pas la seule façon de récupérer. Le « repos actif » consiste à faire des exercices légers - comme la marche, le yoga ou du vélo à faible intensité - pour favoriser la circulation sanguine et réduire les courbatures. Certaines études montrent que le repos actif accélère le retour à l’équilibre du corps, par rapport au repos passif. Donc vous n’êtes pas obligé de ne rien faire.
Un élément important du repos est le sommeil. C’est le plus important pour une bonne récupération. Vous ne pouvez pas y couper ! Pendant le sommeil, le corps libère des hormones de croissance (GH) qui favorisent la réparation musculaire et la synthèse des protéines. Pour un pratiquant de musculation, 7 à 9 heures de sommeil de qualité sont recommandées.
2 - La nutrition
La nutrition est importante en musculation, et les pratiquants en ont généralement conscience. Elle aide à récupérer, à reconstituer les réserves énergétiques et à réparer les muscles.
Les protéines apportent les acides aminés nécessaires à la réparation des fibres musculaires, et il est d’usage de consommer 20 à 40 grammes de protéines après l’entraînement pour maximiser la synthèse des protéines. Les sportifs en ont conscience, et il n’est pas rare de les voir siroter un shake de whey protéine après l’effort pour « bien faire ». Bien sûr, vous pouvez avoir le même résultat en consommant des sources de protéines solides comme des oeufs, de la viande (poulet, dinde, bœuf), du poisson, des produits laitiers ou des sources végétales (légumineuse, Tofu, etc).
Pour reconstituer les réserves d’énergie des muscles - le glycogène -, les glucides doivent faire partie de l’équation. Il n’est pas obligé de consommer des glucides en grande quantité après l’effort, surtout si votre apport calorique est correct pour la journée, mais il est d’usage de le faire. Les glucides restent une variable importante pour les pratiquants actifs, même en période de régime. Le ratio glucides/protéines est généralement de 2:1 après l’effort, mais dépend vraiment des besoins et des métabolismes. Les sources de glucides préférées des sportifs sont la patate douce, le riz complet, le quinoa ou encore l’avoine. Les fruits comme les bananes ou les baies pour complètent bien votre shake de whey post-entraînement. Un seul conseil, limitez les sucres simples !
Pour les lipides, vous pouvez en consommer après l’effort, mais l’idéal est de les placer sur le reste de la journée, car ils ralentissent la digestion. Optez pour des graisses saines, avec des sources comme l’avocat, l’huile d’olive, les oléagineux et graines. Mais n’excluez pas les autres, les graisses saturées des lipides de la viande par exemple. Rappelez-vous que les lipides apportés par l'alimentation permettent la synthèse de certaines hormones dont la testostérone – une hormone clé pour le gain de muscle et la récupération. Les recommandations sont d’ailleurs de 35 à 40 % de l'apport énergétique en lipides.
Dernière chose mais essentielle, l’hydratation ! Boire suffisamment d’eau est essentiel pour transporter les nutriments vers les muscles et éliminer les toxines. Une déshydratation, même légère, peut réduire les performances et ralentir la récupération. Buvez régulièrement tout au long de la journée, pas seulement après l’entraînement.
Certains suppléments et compléments alimentaires peuvent vous aider à accélérer la récupération. On pense immédiatement à la whey protéine, particulièrement rapide à absorber et idéale en post-entraînement pour l’anabolisme, à la créatine qui aide à restaurer le glycogène et l’ATP, ou encore aux acides aminés comme les BCAA ou la glutamine pour réduire le catabolisme musculaire. Des grands classiques qui ont fait leurs preuves. Le collagène est aussi intéressant pour améliorer la récupération post-entraînement, pour lutter contre les douleurs articulaires, les inflammations des tendons, des muscles et des os. C’est la protéine de structure du cartilage, et elle contribue au confort articulaire. Pensez-y si vous avez des douleurs chroniques. Elle ne sert pas qu’à lutter contre le vieillissement de la peau ou à avoir de « beaux cheveux ».
3 - Les techniques de récupération
En plus du repos et de la nutrition, plusieurs techniques peuvent aider à votre récupération.
Les étirements et la mobilité sont vraiment importants pour réduire les tensions musculaires, lutter contre les raideurs et améliorer votre amplitude sur les exercices de musculation. Intégrez des étirements dynamiques avant l’effort et des statiques après l’entraînement. Si vous voulez durer dans ce sport, faites-le, vraiment !
Les massages et des accessoires comme le rouleau de massage (foam rollers) peuvent vous aider à masser efficacement vos muscles, relâcher les tensions myofasciales et améliorer la circulation. Certaines études montrent que le massage réduit les courbatures et accélère la récupération. Les massages pros sont particulièrement efficaces pour les athlètes réguliers. Si vous n’avez pas le budget, optez pour des accessoires et outils d’auto massage comme le pistolet de massage, le rouleau, la canne, la boule (dotée de petits picots) et le bâton de massage.
Le chaud et le froid sont aussi des techniques efficaces pour la récupération. Les bains froids (10 à 15 degrés) réduisent l’inflammation et les courbatures. Le principe est simple : l’eau froide provoque le rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction), une fois sortie du bain le corps se réchauffe naturellement entraînant un élargissement des vaisseaux (vasodilatation). A la clé, un meilleur apport en oxygène et en nutriments pour les muscles endommagés. Les saunas favorisent la détente musculaire et la récupération grâce à la chaleur.
Comment agencer son programme de musculation pour une bonne la récupération ?
Un programme bien conçu doit permettre une bonne récupération excessive. Il est conseillé de suivre ces recommandations :
- Prendre 1 jour de repos après 2 jours d’entraînement intensifs (2 On, 1 Off). Alterner entraînement et repos d'un jour sur l'autre est aussi une option.
- Laissez 2 à 3 jours de repos (full body) et 3 à 5 (Split) avant de retravailler le même groupe musculaire.
- Penser planification et périodisation de l'entraînement. Alterner des périodes intenses avec des phases plus « cool » à la salle.
- Ne pas dépasser 1h30 d’entraînement au gym.
Chaque individu récupère à un rythme différent en fonction de son âge, du métabolisme, du niveau d’intensité, de l’environnement et de l’expérience. Pour trouver la bonne fréquence à adopter, écoutez les signaux du corps. Vous êtes tout le temps fatigué ? Vous manquez d’énergie à la salle ? Votre sommeil est perturbé et votre corps anormalement endolori ? Ce sont les signes que vous en faites trop. Cela sent le surentraînement ! Il faut réduire l’intensité et le volume d’entraînement. Pareillement, si vos courbatures durent longtemps ou sont trop intenses, vous devez revoir votre fréquence et ajuster l’intensité. Et si votre motivation vacille et votre progression stagne, c’est que quelque chose ne va pas. Il faut revoir votre copie !
Les erreurs les plus communes en musculation sont souvent les mêmes :
- S’entraîner trop souvent – ou pas assez,
- Mal gérer la nutrition – trop ou pas assez,
- Sous-estimer le sommeil,
- Ignorer les signaux du corps (surentraînement, fatigue, douleurs anormales)
- Abuser des compléments
- Etre impatient ou irréaliste sur les gains « au naturel ».
Pour finir
Vous l’avez compris, la récupération n’est pas une simple pause entre les entraînements, c’est un processus actif qui permet à votre corps de se reconstruire, se renforcer et à votre esprit de rester motivé. Si vous intégrez les bonnes stratégies citées ci-dessus, vous allez vite progresser et maximiser vos gains. La récupération reste un équilibre délicat entre effort et repos, et c’est dans cet équilibre que se trouve la clé de la progression. A vous de jouer !